Virginie Despentes (*1969)

Virginie Despentes est née en 1969 à Nancy, où elle a passé son enfance et une partie de son adolescence. Elle est internée à quinze ans en hôpital psychiatrique pendant deux mois. Très jeune, elle fait du stop pour assister à des concerts punks aux quatre coins de la France. C’est dans ce cadre-là qu’elle est violée, à dix-sept ans, avec une amie, sur une aire d’autoroute, par trois hommes. Cette expérience fondatrice est essentielle dans son œuvre et sa pensée. Elle a par la suite habité à Lyon, où elle a exercé divers métiers : critique de rock, caissière, superviseuse d’un réseau Minitel. Mais elle travaille également dans des peep-shows, au Minitel rose, et dans des salons de massage. C’est à cette époque qu’elle devient alcoolique et dévore l’œuvre de Charles Bukowski. Elle monte à Paris au début des années 1990, où elle commence à fréquenter le milieu lesbien.

Baise-moi, son premier roman, est publié en 1994. Suivront, en 1996 puis en 1998, Les Chiennes savantes puis Les Jolies Choses. Elle devient lesbienne à trente-cinq ans. Virginie Despentes détone partout où elle intervient dans les médias : elle choque, elle interpelle, elle dégoûte parfois. Ses romans ? « Indignes d’une femme », commentent certains. Aujourd’hui, l’autrice a publié dix romans, deux essais, plusieurs nouvelles et réalisé trois films. Elle prend part aux combats du féminisme intersectionnel et prend de plus en plus souvent position grâce à des tribunes (contre les Césars, pour le comité Vérité pour Adama, etc.). Son essai, King Kong Théorie, est désormais un ouvrage incontournable du féminisme français et francophone. Ses derniers romans, Apocalpyse Bébé et la trilogie Vernon Subutex, lui ont valu une reconnaissance publique et critique bien plus large. Elle est aujourd’hui globalement considérée comme une des figures incontournables de la littérature française contemporaine, alors même qu’elle avait été dénigrée et insultée lors de la sortie de Baise-moi.